Varron avait déjà bien fait apparaître dans le De lingua Latina l’intérêt d’une étude des relations qu’on peut établir entre l’espace et le temps ; il montre en effet, par exemple, en V, 12 que « le temps ne peut pas se concevoir sans mouvement et, par suite, non plus sans espace (qui est le cadre du mouvement) ». Dans la première partie du volume sont étudiées des questions qui se rapportent à la lexicalisation de l’espace et du temps. On peut ainsi constater que de nombreux vocables (substantifs, adjectifs ou même verbes) appartiennent à la fois au lexique du domaine spatial et à celui du domaine temporel. La seconde partie réunit les contributions de spécialistes de littérature ; on y trouve aussi des études qui relèvent de la religion, de l’astrologie ou encore du droit romain. La littérature et l’art figuré offrent des documents qui illustrent la rencontre du domaine de l’espace et de celui du temps ; un des meilleurs exemples est fourni par l’application des doctrines astrologiques au monde du cirque : en vertu du symbolisme qui présentait le cirque comme une image réduite de l’univers, les circuits des chars reproduisaient les révolutions des astres et les factions des cochers étaient assimilées aux saisons.